MARINETTI MONTE EN AVION : ÉPISODE N° 2 - du 18 JUILLET 2015 (J+2404 après le vote négatif fondateur)
Après une interruption inopinée liée à l’actualité, nous reprenons notre feuilleton aéropictural « Marinetti monte en avion ». « Marinetti monte en avion », le feuilleton qui n’a pas fini de monter !! Faisons-nous un peu d’auto-promotion que diable, puisque dans ce monde frelaté, l’auto-promotion la plus éhontée est de règle !!
Dans le présent épisode, deuxième de la série, une synergie va s’établir entre l’inspiration futuriste marinettienne et le « joli coin de l’Univers » que l’artiste découvre. Son intellect supérieur mis en émoi, le maestro rêve, projette et conceptualise.
Il imagine, le maestro, entrer bientôt en terrain conquis dans ce « joli coin de l’Univers » aux accents triomphants d’une fanfare militaire inaugurale. Il se voit plastronnant, martial, viril, botté (avec des vraies bottes, pas des bottes de radis !) la poitrine toute constellée de ses nombreuses décorations et fièrement campé dans son Alcôve d’acier, la célèbre auto-mitrailleuse qu’il commanda en 1918, et qui fit le titre d’un de ses romans.
Mais voilà, les temps ont changé, il faut tirer les prix c’est la loi du marché et de la concurrence mon bonhomme ! Et l’on imagine volontiers notre Marinetti d’aujourd’hui, poussé par quelques rares groupies dans un caddie de réforme gentiment concédé par ses mécènes et protecteurs pour le jour de l’inauguration. À ceux-ci, en reconnaissance, n’en doutons pas, il laissera un témoignage immarcescible de l’évènement, accompagné d’un texte laudatif ampoulé et d’une déférence hors d’âge ! Car, à la différence de l’insolent Marinetti d’antan, le Marinetti du jour, thuriféraire zélé et patenté, flatte et flagorne les puissants !
Un conseil ! Par souci d’économie et pour sauver la planète : en matière de texte ampoulé, préférez la basse consommation, la basse consommation du lecteur bien entendu !
Le maestro, le vrai, pas cette doublure pathétique qui sévit actuellement sur la toile éructant et perdant ses nerfs, indice évident que des traits bien ajustés ont fait mouche contre sa baudruche-encensoir auto-gonflable ; le maestro, le vrai, disais-je, rêve déjà de tout cela…
Il rêve, les pieds dans les glaïeuls (pas dans les radis !). Alors, advient le miracle, le « joli coin de l’Univers » et les hyper-projets futuristes extrêmement originaux et discrets qui s’y concoctent exaltent la puissance créatrice du maître, catalysant la réaction, et décuplant son inspiration en promo.
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 18 juillet 2015 (J+2404 après le vote négatif fondateur)