UN CLIN D’OEIL FRANCISCAIN AU CHARMOY – 18 novembre 2013 (J+1797 après le vote négatif fondateur)
Dans notre précédent article du 16, il était question de « souhait exaucé » ou plus exactement « exhaussé ». Malgré leur consonance, les deux termes sont pourtant radicalement différents, car si le terme « exaucé » évoque encore pour beaucoup de personnes, au-delà d’une satisfaction triviale de désirs matériels, un idéal spirituel, il n’en est pas de même d’« exhaussé » qui ne désigne plus de nos jours qu’une très prosaïque surélévation.
Notre article d’aujourd’hui se situera résolument dans le registre de l’exaucement plutôt que dans celui de l’exhaussement.
Cher lecteur nous devons te confier au préalable la sympathie admirative que nous éprouvons pour la figure de Saint-François d’Assises, tellement d’actualité, et d’ailleurs déjà présente dans notre blog
Article SAINT- FRANÇOIS AU CHARMOY du 02 février 2012
Et c’est un petit clin d’œil, que François nous envoie aujourd’hui par des voies inattendues !
En effet, un miracle, si discret qu’il a dû rester inaperçu, est survenu… en page 34 du rapport d’enquête sur le Charmoy. En voici les preuves matérielles :
[p.34]- « Mme THIVILLIERS-MANET porte sur le registre une observation par laquelle elle juge que le projet « comporte une construction excessive et incontrôlable » et qu’il pousse à la consommation comme « moteur pour stimuler la sortie de crise ». Elle ajoute « Ce choix nous éloigne de la solidarité « obligatoire » pour apprendre à vivre ensemble ».
Observation du commissaire enquêteur :
Mme THIVILLIERS-MANET a inscrit et signé seule l’observation précitée tout en ajoutant à la suite de son nom celui de Mme Sainte Colette. Celle-ci n’étant pas présente au moment de la rédaction de l’observation et ne l’ayant pas signée, seule la contribution de Mme THIVILLIERS-MANET est prise en compte par le commissaire enquêteur ».
Nous saluons d’abord ici Chantal Thivilliers et son observation porteuse de valeurs de mesure, de modération frugale, de solidarité et de partage, toutes franciscaines.
Mais qui aurait pensé trouver, dans un très rationnel rapport, un autre clin d’œil inattendu aux idéaux franciscains, tellement opposés au consumérisme effréné et destructeur de notre civilisation hypermatérialiste. Et ce clin d’œil, c’est l’irruption de « Mme Sainte Colette » qui, même si elle n’était « pas présente au moment de la rédaction » apparaît à point nommé, comme pour approuver l’observation pleine de sagesse de Chantal Thivilliers.
Rappelons que Sainte Colette, « Cette petite fille de Picardie » – c’est ainsi que la désigne Daniel Rops dans sa préface à «Rayonnement de Sainte Colette » de Joseph Goulven (Paris, La Colombe, 1952) – née en 1381 à Corbie (dans l’actuel département de la Somme), d’une mère sexagénaire, fut l’émule de Sainte Claire et de Saint François et fonda dans sa jeunesse un couvent à Auxonne sur l’emplacement de l’actuel hôpital. Sa mémoire est honorée à Auxonne par une rue éponyme.
Inf’Auxonne N° 38 d’octobre 2012 consacrait d’ailleurs un article à cette rue en dernière page. Il y est dit en particulier que « Colette avait des projets pour Auxonne car « les habitants lui paraissaient francs, généreux, doux, polis, aux allures vives et fières » ».
De nos jours, c’est un autre enfant de Picardie, un « homme venu de la Somme » (Cf. Pays dolois N° 149) qui a conçu des projets pour Auxonne, mais, autres temps, autres mœurs, ces projets s’expriment à présent en termes d’« attentes d’une grande majorité de consommateurs de plus d’offre », d’ «apport d’une nouvelle clientèle extérieure qui viendra consommer sur notre territoire», de « source de recettes fiscales » (Cf. Inf’Auxonne N° 25 de mai 2009). Notre rêve franciscain s’achève !
C. S. Rédacteur deChantecler,
Auxonne, le 18 novembre 2013 (J+1797 après le vote négatif fondateur)