PLACARDS - du 14 mars 2014 (J+1913 après le vote négatif fondateur)
Depuis la mémorable « consultation » de juin 2010, dont le caractère tapageur, autant que grotesque, de placardage généralisé en jaune-fluo de LURE nous avait décidé à ouvrir ce blog, jamais refermé depuis, nous avons pris la bonne habitude d’examiner attentivement les affiches appelant les citoyens aux urnes. Tout le monde ou presque a remarqué que l’appel aux urnes vient de rouvrir son marché saisonnier. Celui-ci fleurit épisodiquement comme au cœur de l’été fleurissent les rubans attrape-mouches.
En mouche prudente et circonspecte (« Petite Torpille » je vous dispense par anticipation d’affliger cette mouche d’un qualificatif désobligeant) j’observe donc à bonne distance les placards flambant neufs qui commencent à se déployer à la vue du quidam. La langue française est riche : un placard, c’est comme chacun sait une affiche, mais ce peut être aussi un lieu de relégation. C’est le printemps des poètes, alors, vons-z-y, un peu de poésie ! Easy !
PLACARDS
Un cauchemar dans ma mémoire |
Ressurgit du fond de l’histoire |
La fameuse consultation |
OUI, OUI partout et pas un NON |
Repeinte en jaune aux frais de LURE |
Auxonne avait triste figure ! |
Mais aujourd’hui c’est différent |
On a le choix, c’est plus marrant |
Quatre mousquetaires |
Tout ça pour un maire |
Quatre portraits sur les placards |
Un seul sortira du placard ! |
À la fin du jour où j’écris (13 mars), |
Trois placards, ont déjà fleuri. |
Le premier est très portuaire |
On s’y embarque pour Cythère |
Le second prenant sa cuiller |
Vous dit faites Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! |
« Mon cher, vous voilà poitrinaire |
Au caveau vous aurez pris froid » |
On est bien mieux au bord de l’eau |
On s’y fait mener en bateau |
Au Port Royal où l’on s’embarque |
À moins qu’à regret l’on débarque ! |
Le troisième n’est pas aux cimaises |
De la galerie auxonnaise |
Sur son placard la belle église |
Voit qu’il a mouillé sa chemise |
Ils l’avaient si bien restaurée |
Et la voilà toute inondée ! |
Mon propos sans doute est osé |
Mais il est déjà pardonné ! |
Le quatrième se fait attendre |
En parler je ne puis prétendre |
Mais les absents ont toujours tort |
Il faut qu’il se dépêche alors |
Et qu’il rejoigne le quatuor ! |
Pour qu’enfin le concert commence |
Il faut qu’il entre dans la danse ! |
Claudi le farceur a sorti les andouillettes du placard. Il a confondu printemps des poètes et printemps des poêles !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 14 mars 2014 (J+1913 après le vote négatif fondateur)