Rassurez-vous, chers concitoyen(ne)s, la lecture de cet article n’est pas réservée aux seuls dentistes.
Mais quel titre bizarre, me direz-vous !
Oui, sans doute, mais je l’ai trouvé adapté à ce petit essai de sociologie politique auxonnaise que je voudrais vous offrir aujourd’hui en complément de mon article d’hier.
Dans cet article, nous en étions arrivé a la conclusion, qu’au cours de ses tractations d’abord très « discrètes » avec le groupe LECLERC pour l’implantation d’une zone commerciale au Charmoy, puis dans ses tentatives ultérieures plutôt bruyantes de la voir advenir, Monsieur Langlois s’il avait toujours joué « perso », et s’il avait fait « cavalier seul » n’avait pas agi pour autant en « solitaire ».
Il est en effet très entouré à Auxonne et dispose d’une solide équipe qui a montré son efficacité. Monsieur Langlois est un « animal politique », et sa dent, sans doute assez longue, s’appuie à Auxonne sur une quadruple racine.
La consultation de juin 2010, expérience instructive, a permis de le confirmer en vraie grandeur et, à cette occasion, les panneaux officiels nous ont offert une parfaite radiographie de cet appareil radiculaire qui comprend donc :
1- Les Compagnons du Val de Saône (« les Compagnons »)
2- Auxonne passionnément (« les passionné(e)s »)
3- Association des habitants et riverains des hameaux et lotissements d’Auxonne
4- Association Auxonne Consommateurs
L’audience de cette quadruple racine bien ancrée dans le tissu social auxonnais a été mesurée lors de la consultation, elle représente à Auxonne et sur la question particulière de l’installation d’un LECLERC une capacité de mobilisation de l’ordre de 1500 personnes. Ce qui n’est pas rien !
Il convient toutefois de souligner les circonstances particulières du vote (autre quadruple racine) :
- absence totale de débat
- concurrence inexistante
- contradiction non significative
- appui publicitaire extérieur (LURE)
Jusqu’au 8 mars, Monsieur Raoul Langlois fort de cette expérience et bien campé sur sa quadruple racine espérait sans doute, après un succès en CDAC, confirmer à l’échelle du canton le score du 27 juin 2010.
A cette fin, la quadruple racine devait accentuer son ancrage dans le canton par l’action conjointe des tracts de l’Association des habitants et riverains des hameaux et lotissements d’Auxonne et de l’Association Auxonne Consommateurs qui, interférant avec ceux des candidats aux cantonales, semaient déjà le trouble parmi les électeurs des villages.
Alors, le verdict de la CDAC du 8 mars est tombé, et le ton de Monsieur Langlois a changé. D’une profession de foi officielle aussi paisible et rassurante que les flots de notre Saône, nous sommes passés au ton accusateur désignant un supposé traître ayant fait preuve d’un mépris de la démocratie.
Toute résistance à la volonté du Maire d’Auxonne serait donc une « traîtrise » et un « mépris de la démocratie ». Ce ton vengeur a de quoi troubler dans notre paisible canton.
Aux personnes que ce ton aurait choquées, je conseille la lecture, ô combien plus édifiante, de la longue biographie autorisée que le Comité de Soutien de Monsieur Langlois a mis depuis peu en ligne.
A propos de cette biographie, j’ajouterai cependant qu’il est regrettable que les Auxonnais(e)s aient été jusqu’à présent privé(e)s de la lecture d’un ouvrage sur le « développement local » « cité lors d’une conférence à Tanger ». Compte tenu de cette audience intercontinentale – jusqu’aux colonnes d’Hercule, dirait l’historien – on pourrait être en droit de s’attendre à une publication de bons morceaux dans les colonnes locales. On y découvrirait, j’espère, des solutions de « développement local » plus originales et moins obsolètes que la banale implantation d’un hypermarché sur des terres agricoles.
Je déplorerai enfin, après la lecture de cette biographie forte, véritable roman d’apprentissage tout imprégné de thèmes terriens dominants, qu’une approche novatrice, si nécessaire, de la vocation agricole de notre canton ait été à ce point ignorée dans le programme de notre candidat, à l’évidence compétent en matière agricole, mais plus préoccupé sans doute de quadruple enracinement politique local.
C. S. Rédacteur de Chantecler,
à Auxonne le 15 mars 2011