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  • Claude Speranza, Auxonnais
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25 août 2021 3 25 /08 /août /2021 08:25

CAHIERS DE VACANCES À CHARMOY-CITY : VACCINATION ET HISTOIRE (5) - du 25 août 2021 (J+4634 après le vote négatif fondateur)

   Ce  cinquième article de notre série « cahiers de vacances » commencée il y a une quinzaine dans le creux de la vague du mois d’août ne sera pas, comme prévu, le dernier mais l’avant-dernier.

    Cette prolongation de notre série n’est pas motivée par l’engouement qu’a rencontré la publication de ces « cahiers », car il nous faut reconnaître que le caractère studieux, (autant qu’ennuyeux ?), de nos travaux de vacances leur a valu, jusqu’à présent, une audience plutôt modérée.

   Faire renaître d’archives poussiéreuses la mémoire d’un médecin militaire de la Grande Armée sera toujours un exercice moins populaire et participatatatatif qu’un débat improvisé sur les déjections canines et autres fléaux sévissant par nos rues et nos chemins

    Laissons donc à  certaines officines le soin de jouer sur le clavier en noir et blanc de la psychologie des foules ces rengaines qui déclenchent si facilement, en cet été d’orages,  une grêle de commentaires inspirés, sur les réseaux sociaux.

   C’est qu’avec l’ère facebook, Tartapion(ne) est devenu(e) un(e)  juge et un(e)  expert(e)  omnipotent(e) ! Ce que les gens de pouvoir, fussent-ils les mieux placés, se gardent bien d’ignorer !

CHARMOY-CITY, CÔTÉ MODE : ARLETTE ET GASTON AU TOP - du 06 août 2021

   Trêve de philosophie à deux balles, retrouvons, comme annoncé, Anthelme Peysson découvert dans notre précédent « cahier de vacances »

CAHIERS DE VACANCES À CHARMOY-CITY : VACCINATION ET HISTOIRE (4) - du 19 août 2021

   Et que nous retrouverons encore dans le prochain.

   Pour l’heure, c’est à l’hôpital militaire de Cambrai que nous allons le retrouver en 1820.

   En matière de lutte vaccinale contre la variole, comme nous l’avons vu, le médecin auxonnais Jean-Baptiste Bolut excellait dans l’art de manier la lancette, ce qui lui valut trois médailles d’argent.

ALBUM « J.-B. BOLUT (1798-1873), le vaccinateur auxonnais aux trois médailles »

     Anthelme Peysson, au service de la promotion de la vaccine, met en œuvre un autre talent,  son talent de plume dont il n’était pas dépourvu et dont il savait user à l’occasion pour imposer ses vues comme le montre un examen attentif de sa bibliographie.

    Le 15 août 1820, lors d’une séance publique de la Société d’émulation de Cambrai, il lit son poème La vaccine

    En novembre de la même année, le poème s’imprime à Paris !

    Le voilà conservé pour l’éternité. Il suffit d’aller le chercher dans les rayons de la BNF !

    Nous en avons parcouru les vers, très didactiques, et objectivement moins bons que ceux de Casimir Delavigne, publiés antérieurement sur le même thème et dont nous avons déjà parlé

ENTRE DOUCHE CLIMATIQUE ET DOUCHE PRÉSIDENTIELLE (2) - du 19 juillet 2021

    Ce qui dans l’opuscule aura particulièrement retenu notre attention, ce n’est donc pas le poème, mais les pièces liminaires précédant celui-ci : exergue, dédicace, avant-propos.

      La résonance de ces pièces liminaires en contrepoint de notre actualité sanitaire et sociale auront motivé pour nous l’intérêt d’en développer un commentaire  en  publiant un sixième cahier.

     C’est ainsi que le présent cinquième cahier sera consacré à l’examen de l’exergue et de la dédicace en tête de l’ouvrage,  le commentaire du très actuel avant-propos étant réservé au sixième.

   « Si l’espèce humaine peut être perfectionnée, c’est dans la médecine qu’il faut en chercher les moyens »

  Tel est l’exergue qu’on peut lire sur la page de titre de l’ouvrage de Peysson. Tout un programme et qui plus que jamais reste d’actualité !

   Anthelme Peysson attribue la citation à Cabanis (1757-1808), célèbre médecin « philosophe » de son temps. La citation est en fait de Descartes que cite explicitement Cabanis dans son ouvrage principal Rapports du physique et du moral de l’homme (Seconde édition, Paris, 1805, Tome 1 p. 36) ;

    Remarquons que cette citation d’essence rationaliste, est à mettre en parallèle avec une citation, beaucoup plus célèbre et galvaudée cette dernière, de Descartes selon laquelle l’étude et l’observation des phénomènes de la physique pourrait nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature »

   Deux siècles plus tard, il semblerait que de larges pans de nos sociétés aient perdu cette belle foi, tant dans le progrès matériel de l’humanité, que dans le « perfectionnement » de notre espèce par la médecine …

   Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, les grand-messes progressistes ne font plus recette. c’est un fait, nous nous bornerons à le constater

     Passons à la dédicace.

   Anthelme Peysson dédie son  poème à ses parents « Comme un hommage qui leur est dû, pour l’empressement qu’ils ont mis à [le] faire bénéficier des bienfaits de la vaccine »

     Médecin, comme son père, Anthelme rend hommage à ses parents pour l’avoir « fait bénéficier des bienfaits de la vaccine ». Belle continuité dans la suite des générations en ces temps de ruptures que furent pourtant la Révolution et l’Empire.

     Une telle continuité peut-elle être seulement imaginée dans notre société actuelle en proie au désarroi, à la désorientation et au déracinement ?

    Société du spectacle émiettée où tout un chacun, devenu comédien sur le grand théâtre de marionnettes des réseaux sociaux, compose à loisir son personnage et improvise son rôle. Théâtre d’esbroufe, de paillettes et de courte vue !!!

    À bientôt pour notre dernier « cahier de vacances ».

    Une confidence à présent, avec les années, il me semble que votre serviteur est devenu studieux… autant qu’ennuyeux ! Et pourtant, au temps lointain ( et, qui sait, prochain !?) de mon enfance, j’avoue n’avoir jamais défloré un seul cahier de vacances (de la marque Messidor) que pourtant mes parents soucieux de mon avenir mettaient, pleins d’espoir, entre mes mains ! Je leur rends à présent hommage !

    Claudi à encore bien travaillé ! C’est pas des bêtises puisqu’il nous montre l’hôpital militaire de Cambrai (aujourd’hui classé et restauré), celui même où servait Anthelme en 1820.

Anthelme Peysson, médecin et poète à l'Hôpital militaire de Cambrai.jpg

Anthelme Peysson, médecin et poète à l'Hôpital militaire de Cambrai.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 25 août 2021 (J+4634 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Visions d’histoire

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais