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23 mai 2021 7 23 /05 /mai /2021 11:49

Figures libres

 

RELENTS PARFUMÉS DU PASSÉ DE CHARMOY-CITY - du 23 MAI 2021 (J+4540 après le vote négatif fondateur)

     Il ne pleut pas ce matin …Enfin !

      La lettre pour que la pluie cesse aura sans doute fait son effet !

CHARMOY-CITY : COURRIER DU CŒUR (DE BOURG)-  du 22 MAI 2021

      Mais il fait tout de même un peu frais en ce clair dimanche matin.

      Une fraîcheur propre à réveiller les souvenirs !

     Rien de tel que d’être sur le versant descendant de l’existence pour voir remonter inopinément ses souvenirs d’enfance. Ils se pressent en foule et au nombre d’entre eux, plein de souvenirs olfactifs que je m’en vais vous conter à la manière de Süsskind.

      J’ai vécu jusqu’à mes seize ans dans un vieil immeuble dont les cours et les passages communiquaient entre la rue de l’Hôpital (actuellement rue Gaston Roussel) et le tronçon de la rue Prieur de la Côte-d’Or devenu aujourd’hui rue d’Heidesheim.

    Je suis même né dans cet immeuble un soir d’automne, d’une jeune mère employée temporaire de mairie, accouchée par une sage-femme qui  était aussi conseillère municipale, madame Vital, à qui je rends hommage ici.

     Je n’hésite pas à exhiber la preuve de mes dires en affichant deux des listes municipales en lice (il y en avait 3) peu après ma naissance.

     Les connaisseurs s’ingénieront à retrouver les héritiers actuels de ces listes dans la permanence locale souterraine des clans et des tendances !

      Vous aurez constaté qu’il n’y a que des noms. L’art du trombinoscope n’était pas encore né.

     L’art d’exhiber avantageusement sa trombine n’était heureusement pas encore né !

      Tous ces gens qui sortaient d’une période noire avaient d’autres chats à fouetter que les crottes de chien, que nos contemporain(e)s, la bouche en cul-de-poule et la narine pincée désignent à présent en novlangue du terme choisi de « déjection canine ».

    Alors qu’à Bure, dans la Meuse, on manifeste contre l’enfouissement des déchets nucléaires, l’actualité de Charmoy-City s’émeut périodiquement du problème persistant des déjections canines. La crotte de chien c’est sûrement plus dangereux que les transuraniens, les perturbateurs endocriniens et autres néo-nicotinoïdes !

   De Canigou à Hiroshima, il n’y a sans doute qu’un pas !

   Ainsi, Le Bien Public du 16 août 2017 n’hésitait pas à titrer sur une pleine page  « AUXONNE PROPRETÉ Déjections canines dans les rues : un fléau toujours pas éradiqué ».

   Sur les réseaux sociaux le sujet atteint un degré d’hypertrophie inquiétant ! Et il arrive que plus d’un(e), à propos de crottes de chien, vous en chie une pendule.

    Comme toutes les modes, cette obsession de la crotte de chien nous vint un jour de Paris !

    Faut-il voir dans cette obsession une conséquence du néo-libéralisme et du règne tout-puissant de l’argent ?

    Tout bon psycho-politique connaît en effet le lien subtil entre excrément et argent développé en particulier par Freud.

    Sur un mode plus sympathique, nous proposons, à tous les amis des chiens un petit voyage dans le patrimoine canin. Ils y découvriront que le sympathique Claude Pichard, ancien maire, n’a pas seulement une rue à son nom, mais qu’il avait aussi un chien !

QUAND CHANTECLER CHANTE LE PATRIMOINE CANIN - du 16 septembre 2018

    Mais revenons aux années 50, où l’argent n’était pas encore roi ! Les eaux usées des éviers se déversaient encore dans les caniveaux des rues et plus d’un gamin jouait quand même « dans la rigole ».

     Quand un Auxonnais distrait posait son « écrase-merde » à « semelle crêpe » (pas vrai Monsieur Perriot) dans ce qui est devenu à présent une « déjection canine », un(e) autre en riant lui disait immanquablement : « Ça porte bonheur ! »

    Et la victime rageuse autant que parfumée,  grattait sa semelle sur le bord du trottoir ! On ne parfumait pas encore les rues.

    Aujourd’hui, dans la Cité des Ducs, parfumer les rues « À Dijon, c’est capitale ! ».

    On ne se rase plus guère, mais on parfume les rues.

     Comme me disait un vieux granger : « Dans le temps, on mangeait dedans et on sortait pisser dehors, maintenant ils mangent dehors et rentrent pisser à l’intérieur ! »

      Les gamins du quartier de l’Iiotte, ceux, comme moi, qui n’allaient pas au « patro », et ne prenaient pas de leçon de piano, improvisaient leurs jeux sauvages sur les remparts, dans les tours et les caveaux du  château ouverts  et à l’abandon. Par la porte de la cour de l’abattoir ouverte, horreur, ils regardaient, sous un auvent, tuer les cochons. Leurs cris (ceux des cochons) ameutaient le quartier et  le sang du sacrifice colorait le contre-fossé en rouge sous la Tour des Moulins.

     Un gamin du quartier de l’Iiotte, dans les années 1950, c’était Néron aux jeux du Cirque, Gladiator au naturel et en spectacle gratuit !

     Faute d’équipements coûteux, l’imagination était au pouvoir et se donnait libre cours ! Dans ce contexte, même la crotte de chien devenait source de jeu improvisé. Je connais un garnement fanas de pétards, ceux qui font boum car on ne parlait pas encore des autres, qui ne trouvait rien de mieux que de « dynamiter » les crottes de chiens, et autres, bien molles et opulentes, sentinelles qui montaient la garde devant le château !

    Cette horreur scatologique va faire grincer les dents à tous nos bien-pensants !

    Ce temps des ragazzi du quartier de l’Iiotte, m’a forgé assez d’imagination pour rire encore dans un temps où, avec le politiquement correct, la vie en  liberté s’est singulièrement rétrécie !  

      Claudi a retrouvé une excellente illustration qui a l’avantage d’aborder deux sujets-clés : déjection canine et voirie, dans un non moins excellent article

CHARMOY-CITY, CES CLICHÉS DE TROTTOIRS QU’ON NOUS RESSERT - du 17 août 2017

 

Charmoy-City, des trottoirs ou des crottoirs.jpg

Charmoy-City, des trottoirs ou des crottoirs.jpg

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 23 mai 2021 (J+4540 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Figures libres

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Figures libres