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  • Claude Speranza, Auxonnais
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6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 03:00

CHARMOY-CITY : DU GRAND HÔTEL DE BALBEC À L’HÔTEL DU CHARMOY - du 6 mai 2019 (J+3792 après le vote négatif fondateur)

    Les cinéphiles se souviennent sans doute du Grand Hôtel des Bains du Lido de Venise et des scènes somptueuses que Luchino Visconti y a tournées dans son film Mort à Venise, adaptation de la nouvelle de Thomas Mann publiée en 1912.

 

   Cette esthétique et cette étiquette des grands hôtels de « La belle Époque », Proust la restitue sur un mode sociologique dans la deuxième partie d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs, intitulée Noms de pays : le pays. Son objet d’étude et d’inspiration est le Grand Hôtel de Cabourg, devenu pour les besoins de la fiction le Grand Hôtel de Balbec.

    Donnons ici quelques aperçus variés et parfois saisissants du discours proustien sur ce Grand Hôtel de Balbec.

(nos citations sont extraites de Marcel Proust À la recherche du temps perdu / À l’ombre des jeunes filles en fleurs / Noms de pays : le pays, Gallimard, Bibliothèque de La Pléïade, tome II, 1988 et non prises sur des sites de presses ou de cartes postales pour « lettrés »)

 

« Mais combien ma souffrance s’aggrava quand nous eûmes débarqué dans le hall du Grand Hôtel de Balbec, en face de l’escalier monumental qui imitait le marbre, et pendant que ma grand-mère, sans souci d’accroître l’hostilité et le mépris des étrangers au milieu desquels nous allions vivre, discutait les « conditions » avec le directeur, sorte de poussah à la figure et à la voix pleine de cicatrices […], au smoking de mondain, au regard de psychologue prenant généralement, à l’arrivée de l’« omnibus » [N.D.L.R. Chantecler : sorte de diligence conduisant les clients de la gare à l’hôtel, comme il en existait alors à Auxonne pour l’Hôtel du Grand Cerf], les grands seigneurs pour des râleux et les rats d’hôtel pour des grands seigneurs » (Op.cit., p. 23)

 

« À peine commencions nous [le narrateur (Proust) et sa grand-mère] à déjeuner qu’on vint nous faire lever sur l’ordre de M. de Stermaria, lequel venait d’arriver, et sans le moindre geste d’excuse à notre adresse, pria à haute voix le maître d’hôtel de veiller à ce qu’une pareille erreur ne se renouvelât pas, car il lui était désagréable que « des gens qu’il ne connaissait pas » eussent pris sa table » (Op.cit., p. 40)

 

« .. les sources électriques faisant sourdre à flots la lumière dans la grande salle à manger, celle-ci devenait comme un immense et merveilleux aquarium devant la paroi de verre duquel la population ouvrière de Balbec, les pêcheurs et aussi les familles de petits bourgeois, invisibles dans l’ombre, s’écrasaient au vitrage pour apercevoir, lentement balancée dans des remous d’or, la vie luxueuse de ces gens, aussi extraordinaire pour les pauvres que celle de poissons et de mollusques étranges (une grande question sociale, de savoir si la paroi de verre protégera toujours le festin des bêtes merveilleuses et si les gens obscurs qui regardent avidement dans la nuit ne viendront pas les cueillir dans leur aquarium et les manger) [N.D.L.R. : la parenthèse est bien de Proust. Troublant !]. En attendant, peut-être parmi la foule arrêtée et confondue dans la nuit y avait-il quelque écrivain, quelque amateur d’ichtyologie humaine, qui, regardant les mâchoires de vieux monstres féminins se refermer sur un morceau de nourriture engloutie, se complaisait à classer ceux-ci par race, par caractères innés et aussi par ces caractères acquis qui font qu’une vieille dame serbe dont l’appendice buccal est d’un grand poisson de mer, parce que depuis son enfance elle vit dans les eaux douces du faubourg Saint-Germain, mange la salade comme une La Rochefoucauld ». (Op.cit., p. 41-42).

   Nul doute que ces perles d’observation et leur brûlante actualité éveillent la curiosité de nos lecteurs à l’égard de l’œuvre proustienne

    En ce qui concerne maintenant les « émules » de l’immortel auteur, un ouvrage nouvellement paru faisait encore, il y a peu, la une de l’information charmoysienne.

CHARMOY-CITY : LES ÉDITIONS « RENCONTRE » À LA « LIBRAIRIE PROUSTIENNE »- du 2 mai 2019

       L’auteur de ce « roman-photo », inspiré, nous n’en doutons pas, par une lecture approfondie de La Recherche, nous transporte dans la salle à manger d’un établissement hôtelier local (pp. 65 à 68), oubliant un peu au passage le filtre fictionnel du changement de nom. Ébranlée, pour le  coup la barrière conventionnelle entre fiction et réalité. Le trouble peut alors, à l’occasion, s’installer chez le lecteur. Jusqu’à croire, pourquoi pas, qu’on y « mange la salade comme une La Rochefoucauld ».

      Dommage que l’auteur n’ait pas lu plus tôt Chantecler, il y eût découvert un hôtel et un restaurant de pure fiction, mais dont on parla cependant beaucoup il y a une dizaine d’années.    

    Dans le cadre de cet établissement, il avait toute licence de placer sans complexe les anecdotes les plus croustillantes pour la joie de notre premier édile qui laisse « carte blanche » aux artistes !

    Cet hôtel, bien que promis dur comme fer par notre maire, à la clef de son hypermarché, c’est, vous l’aurez déjà deviné, l’Hôtel du Charmoy !

CHARMOY-CITY : HÔTEL DE LA RUE DU CHARMOY. ON SOLDE !!! (2) - du 10 décembre 2018

    Si l’hôtel du Charmoy reste une fiction sur la zone commerciale du Charmoy, dernièrement un vrai hôtel de Pusey vivait une réalité peu enviable dans la luxuriante floraison locale de zones commerciales…Nous compatissons !

    Pas vrai !!! vous ne connaissez pas Pusey ??

    Pusey du côté de Vesoul, comme on peut le dire à la manière de Proust !!!!

    À l’heure où la zone du Charmoy reprendra sous peu sa place sur la scène médiatique, faisant oublier les raouts locaux soi-disant « proustiens », il est temps de (re)découvrir Pusey !!

PUSEY,  MODÈLE  DE CHARMOY-CITY ? - du 11 mars  2019

     Claudi, quant à lui,  a les idées larges, il imagine un repentir tardif et inattendu de notre homme de la Somme…

      Ce dernier avait oublié sa promesse d’hôtel comme d’autres oublient leur note d’hôtel, dix ans plus tard, il se repent et se reprend. Beau scénario !

     On attend à présent l’écrivain et l’éditeur qui vont bien pouvoir mettre en chapitres cette rédemption et cette tempête sous un crâne, évidemment de pure fiction, dans le style hugolien !

Charmoy-city hôtelier, coup de théâtre à la prochaine CDAC

Charmoy-city hôtelier, coup de théâtre à la prochaine CDAC

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 06 mai 2019 (J+3792 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Tourisme

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Tourisme