CHARMOY-CITY : COMMÉMORER « CONCOMITAMMENT » MAI 68 EN AFFICHES - du 01 mai 2018 (J+3422 après le vote négatif fondateur)
Nous évoquions dans un précédent article la volonté de notre majorité municipale de mettre en place « une vaste action de communication », « concomitamment au plan de revitalisation du Centre-bourg »
DES CONCOMITANCES POUR QUE CHARMOY-CITY AVANCE - du 28 avril 2018
Le joli mois de mai qui commence aujourd’hui offre justement une idée de communication opportune autour du cinquantenaire de mai 68.
Cinquante ans déjà ! Comme le temps passe !
En 1968, c’était le cinquantenaire de 1918, les anciens de 14-18 étaient encore nombreux et, privilège de l’âge, j’eus la chance, au cours des années 60, d’entendre leurs nombreux témoignages d’hommes démolis.
Le Père Chemin, ancien facteur, quand il avait copieusement rincé sa pauvre gueule cassée tenait des discours savants sur le trottoir de la rue Carnot. Il vantait en particulier les mérites de la mnémotechnie, science aujourd’hui définitivement en péril dans un siècle d’amnésie.
Impossible d’oublier l’étymologie très personnelle qu’il donnait du mot : « mnémotechnie : du grec mnémo, mémoire et technie, se rappeler ». Il donnait des conseils diététiques avant l’heure et prohibait en particulier la moutarde : « un poison » selon lui.
Il ponctuait ses discours d’un mot en trois syllabes dont ma mémoire n’a gardé que le rythme et, ce faisant, du dos de la main, il faisait claquer sa mâchoire démolie par un éclat d’obus boche au Chemin des Dames.
À l’occasion, le Père Berthaut, quand la houle était haute et que ça tanguait fort pour cet ancien de la colo, accrochait sa « rouge » au cou de son petit chien.
Le Père Chemin et le Père Berthaut étaient des habitués du même bar-tabac Murat, tenu encore quelques années avant par un poilu unijambiste, ancien combattant pacifiste, qui m’avait conté la fameuse histoire du « pantalon ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Pantalon
Un demi-siècle a passé depuis, les poilus ont disparu, remplacés par la cohorte chenue des soixante-huitards ! On finit toujours par devenir l’ancien de quelque chose. Mais quand je regarde mes pairs, ces anciens bien rangés et bien soignés de mai 68, je me prends à regretter le Père Chemin du Chemin des Dames et ses divagations passionnantes !
Soyons juste cependant, si la geste de mai 68 n’a pas la terrible ampleur de celle de 14-18, elle a marqué néanmoins notre société de son empreinte dans de nombreux domaines.
Mai 68 s’est vu attribuer depuis la responsabilité de bien des maux. S’il est un domaine cependant où Mai 68 a brillé par sa créativité, et que personne ne peut lui dénier, c’est celui de la communication !
Dès 2005, une grande enseigne l’avait bien compris.
Notre majorité municipale adepte d’« une vaste action de communication » « concomitamment au plan de revitalisation du Centre-bourg » pourrait être bien inspirée de suivre l’exemple de cette grande enseigne au profit de laquelle elle a largement œuvré en la personne de son leader.
Une exposition d’affiches de mai 68 « concomitamment au plan de revitalisation du Centre-bourg », voilà qui serait une bonne idée.
Comme, vous le montre Claudi, nos petits lapins du CMJ ont déjà tout compris !
Coller de belles affiches historiques, c’est tout de même plus sympa que ramasser canettes et papiers gras !
C.S. Rédacteur de Chantecler,
Auxonne, le 01 mai (J+3422 après le vote négatif fondateur)
Publié dans Culture