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  • Claude Speranza, Auxonnais
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17 septembre 2017 7 17 /09 /septembre /2017 09:48

BONAPARTE À AUXONNE ou le Promeneur Solitaire Corse (5) - du 17 septembre 2017 (J+3196 après le vote négatif fondateur)

    Nous sentons que nos lecteurs fanas-bonapartiens s’impatientent de nouveaux épisodes Revenons donc aux choses sérieuses en ce dimanche consacré au patrimoine et  cessons un instant de fustiger l’embrigadement de la jeunesse.

    Plus précisément d’une opération d’embrigadement rendue possible par la complicité de municipalités qui y trouvent leur compte et celle, parfois naïve, de certains enseignants.

    Affublée d’une livrée publicitaire, la jeunesse des écoles s’y trouve embarquée dans une opération de communication d’une utilité écologique improbable dont les principaux effets  seront de donner bonne conscience à ses promoteurs locaux et à ses acteurs grégaires, large audience à ses munificents sponsors, et de la copie à la PQL qui annoncera triomphalement, sous la photo édifiante, et presque au gramme près, le poids des déchets collectés !

     Voilà un concept de l’écocitoyenneté proprement affligeant !

CHARMOY-CITY : IL REVITALISE LE CENTRE-BOURG ET NOUS « NETTOYONS  LA NATURE » - du 14 septembre 2017

     Mais revenons aux choses sérieuses !

    Comme les « promenades » des Rêveries du promeneur solitaire de ce cher Jean-Jacques qui se promenait, lui, dans une vraie nature qu’il ne prétendait pas « nettoyer » avec un plumeau publicitaire, les épisodes de notre Promeneur Solitaire Corse seront au nombre de dix. Nous vous offrons aujourd’hui le cinquième.   

     Dans l’épisode précédent nous avions découvert un Bonaparte lecteur et travailleur intellectuel acharné. Il ne semble pourtant pas que l’on doive attribuer à l’air auxonnais cette soif d’apprendre, mais bien plutôt aux qualités personnelles du jeune Napoléon.

     De l’air auxonnais, de nos jours encore réputé humide, et qui l’était encore beaucoup plus il y a quelques siècles, lorsque la ville était cernée de zones marécageuses, le futur empereur se plaignait des miasmes.

     Dans une lettre à sa mère, datée du 12 janvier 1789, il écrit ainsi : *

     « Ma santé, qui est enfin rétablie, me permet de vous écrire longuement. Ce pays-ci est très malsain, à cause des marais qui l’entourent et de fréquents débordements de la rivière qui remplissent tous les fossés d’eau exhalant des vapeurs empestées. J’ai eu une fièvre continue pendant certains intervalles de temps et qui me laissait ensuite quatre jours de repos, venait m’assiéger de nouveau pendant tout autant de temps [N.D.L.R. : sans doute une des nombreuses formes de « fièvre intermittente » en honneur dans les nosographies de l’époque]. Cela m’a affaibli, m’a donné de longs délires et m’a fait souffrir une longue convalescence. […] »

    (Cité par  le Commandant Maurice Bois dans Napoléon Bonaparte  lieutenant d’artillerie à Auxonne, Paris, Flammarion, 1898, pp. 47-48. Le commandant Bois signale en note à ce propos que la situation perdure à son époque et qu’il espère beaucoup du comblement prochain des fossés !). Oui mais à présent tout va aller mieux puisqu’on va nettoyer la nature !

      Bonaparte, sans être hypocondriaque, était  donc très soucieux de sa santé et de son hygiène !

      S’il revenait parmi nous, il ne manquerait pas de militer pour l’ouverture d’une maison médicale.

     CHARMOY-CITY : UN DON AU MUSÉE DE LA MÉDICALE MAISON - du 25 août 2017

      Anachronisme médical diront les méchantes langues chargées !

       Anachronique ! Pas tant que ça ! Nous accuser d’anachronisme à ce propos serait injuste puisque le jeune Bonaparte lui-même, depuis « les montagnes de Corse où l'on se sert peu de médecin », donc «désert médical avant l’heure », n’hésite pas à consulter, par lettre envoyée sur le continent, l’un des plus célèbres médecins de l’époque.

     Ce médecin suisse, le Docteur Samuel Auguste Tissot (1728-1797), ami et médecin de Jean-Jacques Rousseau et de têtes couronnées, connaît une grande notoriété. Ses ouvrages (Avis au Peuple sur sa santé, L’Onanisme, De la santé des gens de lettres) connaissent un grand succès. Ils sont lus et traduits dans toute l’Europe.

     Un an environ avant de découvrir Auxonne, le 1er avril 1787, Bonaparte écrit donc d’Ajaccio une longue lettre au Docteur Tissot au sujet… de la goutte dont souffre son grand-oncle Lucien Bonaparte, archidiacre d’Ajaccio.

       Dans cette lettre, Bonaparte n’omet pas de conclure en passant sur sa propre santé et se dit « tourmenté d’une fièvre tierce » dont les accès justifieraient le peu de lisibilité de son « griffonnage » ! En Corse, comme à Auxonne, si l’on en croit du moins ses écrits, la santé du jeune Bonaparte n’était pas vraiment florissante !

     C’est à la moitié du premier séjour en Corse de Bonaparte (Septembre 1786-septembre 1787) que la lettre fut envoyée. Ce premier séjour concluait huit longues années passées sur le continent, dans les écoles militaires, d’Autun à Paris en passant par Brienne, et pour finir au régiment de la Fère à Valence.

    La lettre fut conservée, mais Tissot n’y répondit pas, se contentant de l’archiver avec la mention « Lettre non répondue, peu intéressante ».

     Une autre lettre, beaucoup plus actuelle cette dernière, semble récemment avoir connu le même sort…

LETTRE OUVERTE M.SPERANZA-MAIRE D’AUXONNE 25 JUIN 2017

     Il ne faut pourtant jamais désespérer. Un demi-siècle plus tard, Charles Eynard publiera la lettre de Bonaparte dans son ouvrage Essai sur la vie de Tissot, Lausanne, 1839.

Les curieux ne manqueront pas de prendre connaissance de la dizaine de pages que consacre Eynard à cet épisode médical de la vie du jeune Bonaparte. En  attendant d’en découvrir un autre plus tard !

 Flash dernière : Sous le titre « Une vue imprenable sur les toits de la ville d’Auxonne » Le Bien public d’aujourd’hui nous emmène encore une fois dans la spirale « incontournable » d’une montée à la Tour de l’église d’Auxonne.

       Le célèbre chapeau étant invisible depuis plus d’un lustre, on fait contre mauvaise fortune bon cœur, et on se console donc en admirant « les toits du centre-bourg [toujours] aussi pentus ». Comme disait André Gide : « Il faut suivre sa pente pourvu que ce soit en montant ».

CHARMOY-CITY, UN TOURISTE DANS NOTRE CIEL - du 30 juillet 2017

Bonaparte à Auxonne, PSC n° 5 Pour la Santé des Corses

Bonaparte à Auxonne, PSC n° 5 Pour la Santé des Corses

C.S. Rédacteur de Chantecler,

Auxonne, le 17 septembre 2017 (J+3196 après le vote négatif fondateur)

Publié dans Feuilleton 7

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Publié par Claude Speranza, Auxonnais - dans Feuilleton 7